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18 août 2015

Hébétés vers le désastre ?

Ce n'est pas une carte postale, mais une violente missive, qu'Arnaud Montebourg a envoyé ce dimanche aux caciques socialistes réunis à Poitiers pour le congrès du PS. Avec le banquier d'affaires Matthieu Pigasse, il publie dans le JDD une tribune au vitriol contre la politique du gouvernement. "Hébétés, nous marchons droit vers le désastre. C'est la démocratie qui est cette fois menacée, car les progrès du Front national dans le pays sont aussi graves que spectaculaires et son accession possible au pouvoir est désormais dans toutes les têtes", commencent les deux signataires. Ils estiment que "l'absurde conformisme bruxellois de la politique économique de la France est devenu une gigantesque fabrique à suffrages du Front national". Ils fustigent une politique d'austérité qui ne dit pas son nom : "ceux qui nient l'existence de l'austérité en prétendant que les salaires n'ont pas baissé (heureusement!) doivent ouvrir les yeux sur les pertes réelles et sérieuses de revenus pour les Français moyens" écrivent-ils, notant que "les pertes de pouvoir d'achat pour les classes moyennes, par hausse des prélèvements sur les ménages, sont considérables (1.650 euros en moyenne par foyer en trois ans selon l'OFCE)". Pour eux, "au fil des alternances, les Français votent en conscience pour la 'rupture' ou le 'changement' mais s'aperçoivent que la politique économique - donc européenne - qui s'ensuit est toujours la même. Tout président élu commence par aller faire ses génuflexions à Berlin puis à Bruxelles, enterrant en 72 heures ses engagements de campagne". Les auteurs veulent "construire, dans le peu de temps qui reste, une coalition des pays européens favorables à une stratégie européenne de baisse d'impôts en faveur des ménages dans tous les pays, acceptant que les déficits soient résorbés par la croissance mais non pas par l'austérité, laquelle empêche précisément de réduire les déficits". "Agir, cela veut dire ne pas faire payer la facture des déficits publics créés par les errements de la finance privée dans la crise, par les classes moyennes", écrivent-ils. "Cela veut dire se battre pour la croissance en interrompant les politiques absurdes, inefficaces et anti-économiques de Bruxelles, et rendre sous forme de baisses d'impôts ce qui a été lourdement prélevé sur les ménages (plusieurs dizaines de milliards d'euros). Cela veut dire ne plus se laisser faire par Berlin et Bruxelles et changer la politique économique nationale et européenne." "Il faut refuser de se contenter d'attendre que la croissance revienne, comme s'il s'agissait d'un phénomène météorologique ou du cycle des saisons", écrivent les deux signataires, tout en estimant qu'il est "encore possible de sauver ce quinquennat et de le rendre enfin utile à notre pays".

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